Pâques, la fête de la victoire de la miséricorde.

14 avril 2023

La fête de Pâques, sommet de l’année liturgique, inaugure le temps pascal. Selon la tradition de l’Église, les cinquante jours à partir du dimanche de la Résurrection jusqu’au dimanche de Pentecôte sont célébrés dans la joie comme un jour de fête unique, « un grand dimanche » (Saint Athanase). La joie se manifeste par le retour triomphal de l’alléluia et la couleur blanche des ornements. Dans le chœur, le cierge pascal est signe de la victoire du Christ ressuscité. Le Temps pascal se déploie durant huit dimanches, c’est donc une octave de dimanches, « une semaine des semaines », selon saint Basile. Il est habité par une réelle dynamique. Le mystère pascal se déploie depuis l’événement du tombeau trouvé vide, révélé à une poignée de témoins, jusqu’au don de l’Esprit le jour de la Pentecôte, devant la foule à Jérusalem. L’Ascension est à la charnière entre le temps des manifestions du Ressuscité à ses disciples et le temps où le Christ se rend présent d’une autre manière à son Église.

Nous sommes dans une situation qui a conduit beaucoup de nos contemporains au découragement, au désespoir, à la perte de repères, à la tristesse et à la peur. Mais la victoire sur le monde c’est notre foi nous dit St Jean. Le mal, le péché, la mort sont déjà vaincus. Notre Seigneur anéantit le mal sur la croix, par sa résurrection c’est la manifestation de sa gloire, c’est-à-dire la vie divine triomphante.

La grâce a jailli du Cœur de Jésus, elle est entrée dans le monde et les ténèbres reculent devant la lumière. Nous oublions trop souvent que notre foi possède cette dimension de gloire et de victoire. Vivre du Christ sur cette terre est déjà une gloire, car la grâce fait de nous des hommes nouveaux, nous sommes déjà ressuscités. Nous le chantons lors de la Semaine Sainte : « Ô mort, où est ton dard, où est ta victoire ? Ô mort, je serai ta mort ; ô enfer, je serai ta morsure ! (Antienne des Laudes du Samedi Saint).

Pâques est la fête de la miséricorde, la fête de la victoire de la miséricorde. Jésus a demandé au Père la miséricorde pour tous. Les disciples de Jésus ont comme touché du doigt cette miséricorde après sa résurrection. Comme il est dommage que Judas n’ait pas cru à la miséricorde de Jésus, qu’il ait pensé que son péché ne pouvait pas être pardonné. Il aurait aussitôt repris sa place dans le groupe de Douze.

La plus grande joie de la miséricorde, c’est qu’elle ne sera arrêtée par rien ! Rien !!! Quels que soient les obstacles, les péchés les plus monstrueux qui aient été faits par les hommes, les désastres de la violence ou de la mort, rien n’arrêtera sa miséricorde ! Ça c’est notre espérance.

 

Père Olivier DALMET