Dans leur simplicité et leur beauté, les crèches en Provence, laissent entrevoir le Mystère que nous célébrons à Noël. Dans nos crèches provençales, auprès de Jésus, de Marie et de Joseph qui en sont le coeur, se donnent rendez-vous les bergers bien sûr, mais aussi les enfants, les femmes et les hommes portant les fruits du pays et les insignes de leurs métiers et de la vie quotidienne. S’y ajoutent à l’Épiphanie les Mages, devenus peu à peu trois rois, un blanc, un jaune et un noir. La crèche nous dit, en nous le montrant, que le Fils de Dieu est devenu homme dans la petitesse, pour aimer et sauver les femmes et les hommes de chez nous et du monde entier, pour être présent avec eux dans leur vie de tous les jours, pour leur apporter et leur rendre possible la sainteté. D’ailleurs, le mot « santon » signifie « petit saint ».
La crèche de Noël est un exemple réussi de la religion populaire. Plus qu’une décoration gentille, elle est une catéchèse de l’essentiel de la foi chrétienne. Parents et grands-parents, menez vos enfants et petits-enfants visiter la crèche des églises. Faites avec eux une crèche à la maison. Expliquez-leur ce que la crèche contient. Aidez-les à connaître qui est le bébé qui attire tant de monde ! Dites-leur que c’est pour eux et pour tous que cet enfant est là ! Faites-leur comprendre que s’il n’était pas né, Noël n’existerait pas ni ses chants, ni ses cadeaux, ni ses lumières, et que le monde serait plongé dans un froid glacial. Aidez-les à prier devant la crèche avec leurs gestes et leurs mots à eux. Regardez leurs yeux émerveillés. N’étouffez pas leurs cris d’admiration. Ce ravissement du regard et ces exclamations joyeuses sont leur manière de prier.
Ce monde dans lequel nous vivons, a besoin de beauté pour ne pas tomber dans le désespoir. Nous savons que les premiers chrétiens ont choisi de fêter Noël le 25 décembre parce que c’est la nuit de l’année où le jour commence à gagner sur les ténèbres. Soyez les gardiens de cette beauté, que Noël fait briller dans chaque geste quotidien d’amour, de partage et de service.
Nous pourrons nous émouvoir devant les crèches, certes, devant la finesse des figurines habillées. Mais à condition de nous souvenir que le mot « émouvoir » ne veut pas dire seulement susciter des émotions. Il signifie également se mettre en mouvement. Comme les personnages de nos pastorales et de nos crèches, allons avec joie vers Jésus. Emboîtez le pas et sur un air de messire Saboly, venez chanter près de la crèche la merveilleuse espérance d’un monde meilleur !
Père Olivier DALMET