Homélie donnée le jour de Pâques par Monseigneur François Fonlupt en la cathédrale Saint Siffrein de Carpentras

14 avril 2023

Donnée dimanche 10 avril, en la cathédrale saint Siffrein à Carpentras

Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.

  • qu’est ce qui pourrait bien arracher ces ténèbres à nos vies
  • quand, en tant de lieux, la paix est désespérément attendue,
  • quand la solidarité entre les générations reste à construire,
  • quand le travail de chacun est à reconnaître et à valoriser de façon juste,
  • quand la violence semble l’emporter et révèle le déchirement de notre tissu social,
  • quand la vie est en attente d’être accueillie, respectée, servie, parce qu’elle est fragile, et qu’elle dépend de la présence, de l’attention de chacun, de la relation maintenue, de la confiance signifiée ?

Qu’est ce qui pourrait bien ouvrir un horizon à nos vies alors que tant de manières elles sont fragilisées, secouées… ?
Ces questions, sont nos questions, celles de notre société et de notre humanité en tant de
lieu où la vie est blessée lourdement.
Avec sa force et sa puissance, la liturgie du carême et de la semaine sainte nous a amenés à méditer
sur la violence qui habite les hommes, sur l’opposition, sur le rejet, sur l’écrasement du faible. Mais aussi à nous enraciner dans la promesse de notre Dieu et sa fidélité. A situer nos propres souffrances au sein même de celles du Christ.

En cette nuit, et en ce jour, voilà que nous sommes arrachés au temps de la violence, de la souffrance et du silence de la mort pour laisser jaillir la joie de l’annonce de la Pâque.

Et nous l’avons chanté :

 Qu’éclate dans le Ciel la joie des anges,
 Qu’éclate de partout la joie du monde,
 Qu’éclate dans l’Église la joie des fils de Dieu !

Nous avons alors fait mémoire, méditant comment, dans les temps passés, Dieu a sauvé son peuple, et comment, dans ces temps qui sont les derniers, Il nous envoie son Fils comme Rédempteur.

Fidèle à sa promesse de nous rassembler en sa tendresse il l’accomplit et nous en proclamons sa réalisation. Notre Dieu ne cesse pas - maintenant encore - de faire resplendir ses merveilles ; autrefois, Il assure le salut de toutes les nations et celui de chacun en le faisant renaître par les eaux du baptême.

Cette grande nouvelle est pour nous tous, elle l’est particulièrement pour tous les catéchumènes que l’Eglise accueille.

Pour tous ceux qui, par le baptême, sont unis au Christ Jésus. Unis à sa mort, mis au
tombeau avec lui, pour ressusciter avec lui et mener une vie nouvelle.

Cette annonce est puissante… mais le signe en est discret, comme un non-événement.

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Il faut la présence de Simon Pierre et de l’autre disciple pour que leur cœur s’ouvre à la foi.
Aujourd’hui encore, il nous faut la présence des un et des autres pour nous rappeler la
Parole et nous ouvrir à la foi, pour dans un regard nouveau en être renouvelés.
En cette nuit, c’est la même interpellation qui nous était adressée :
Ne cherchez pas parmi les morts Celui qui est le Vivant.

Oui, Jésus le Christ est ressuscité d’entre les morts. Cet événement éclaire d’une lumière nouvelle nos existences et la vie du monde.
Qu’il nous soit donné de l’accueillir aujourd’hui encore pour ainsi, en vie… et en témoigner.

+ François Fonlupt