Sa miséricorde s’étend d’âge en âge.

14 août 2023

Les pèlerinages et les chapelles rappellent combien nos ancêtres ont confié, voire consacré le destin de notre pays à Marie, invoquant sa protection dans les heures difficiles des guerres, des épidémies, la priant de conjurer leurs incertitudes face à l’avenir. Parler de l’Assomption de Marie, c’est dire que Marie, dès la fin de sa vie terrestre, « a été élevée à la gloire du ciel » avec son âme et son corps.Dans la lumière de l’été, nous fêtons Marie. Elle est la réussite de notre humanité. Associée par son être tout entier à la Gloire de Dieu, Elle est notre vivante Espérance en la Résurrection future.

Avec Marie je plonge dans l’océan de la Miséricorde, ici et maintenant. « MisericordiasDomini in aeternumcantabo » : « Je chanterai sans fin les Miséricordes du Seigneur » (Ps 89, 2 ; Ps 88). Dans ce chant pascal de l’Église, résonnent dans la plénitude de leur contenu prophétique les paroles prononcées par Marie durant sa visite à Elisabeth, l’épouse de Zacharie : « Sa Miséricorde s’étend d’âge en âge ».

Le Psaume 102 est le plus beau des psaumes de la Miséricorde. Il est construit comme quantité de passages de la Bible dont le plus célèbre est le Magnificat. Ils décrivent la Miséricorde de Dieu qui déferle sur le monde. Dans le Magnificat, Marie résume toute l’histoire du Salut et la décrit comme l’histoire de la Miséricorde Divine. Elle décrit la Miséricorde de Dieu en action. Comment résumer la Bible en une phrase ? Beaucoup dirait : Dieu est amour ! Ce qui est juste. Je dirais : « sa Miséricorde s’étend d’âge en âge ».

Marie est mère de la Miséricorde. Il s’agit de l’un des titres de la Vierge que chante le Salve Regina, une hymne grégorienne, composée au XIe siècle. Marie est le miroir concret et œuvre particulière de la Miséricorde Divine. Nous n’adorons pas Marie ; à Dieu et à Lui seul revient toute adoration. Mais nous la vénérons avant toutes les autres créatures comme la créature la plus parfaite de Dieu et comme instrument entre ses mains. Dans sa beauté, chantée par la poésie et l’art de tous les siècles, luit la beauté originelle, définitive et parfaite. « En Marie, nous contemplons à la fois le projet originel du Créateur, et son dessein, c’est-à-dire l’homme sauvé. »

À la suite de Jésus, Marie nous redit que nous sommes faits pour la Vie, que tout ne se termine pas avec la mort physique. Oui nous sommes appelés à entrer dans un monde nouveau, où toute larme cessera, où le mal et la mort auront disparu. Ce monde reste mystérieux. Il est difficile de l’imaginer. Ce sera comme une nouvelle naissance et nous savons bien que l’enfant dans le sein de sa mère peut difficilement imaginer le monde dans lequel il va entrer. Dans une société où la mort est très présente (ne serait-ce que dans les actualités) mais qui parle très peu de l’Au-Delà, il nous est bon d’entendre qu’une espérance nous est offerte. La mort ne saurait être le dernier mot de l’homme car elle n’est pas le dernier mot de Dieu.

Père Olivier DALMET